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« L’autopartage B2B, c’est l’avenir »

L’autopartage gagne en popularité : selon Autodelen.net, ces deux dernières années, le nombre d’adhérents au système a augmenté de 250 % en Flandre et de 350 % à Bruxelles. Les entreprises peuvent également y contribuer. « En partageant des voitures via un système d’autopartage B2B, Athlon ouvre la voie », explique Jeffrey Matthijs, directeur du Vlaams Netwerk Autodelen (Réseau flamand d'autopartage).

L’autopartage B2B

    Depuis 2015, le nombre d’initiatives d’autopartage a doublé en Belgique. L’autopartage a surtout le vent en poupe en Flandre et à Bruxelles, où respectivement 70 000 et 75 000 affiliés participent au système. La Wallonie compte quant à elle 35 000 utilisateurs. « Ce phénomène est lié au caractère fortement rural de la région. Le développement des transports publics rend également l’autopartage moins intéressant pour les Wallons », souligne Jeffrey Matthijs, directeur du Vlaams Netwerk Autodelen.

    Popularité grandissante

    Qu’est-ce qui suscite la popularité de l’autopartage en Flandre et à Bruxelles ?

    Jeffrey Matthijs : « Chaque année, nous sommes de plus en plus longtemps bloqués dans les embouteillages, ce qui rend les déplacements en voiture de plus en plus difficiles. Bruxelles et les villes flamandes font face à de nombreux défis en matière de mobilité et les places de stationnement se font rares. En outre, nous misons de plus en plus sur les petites initiatives pour lutter contre le réchauffement climatique. »

    « C’est en partie pour ces raisons que l’économie de partage et la mobilité partagée sont de plus en plus populaires. Les jeunes sont de plus en plus ouverts à l’idée d’utiliser des services sans les posséder. Un nombre croissant de personnes choisissent donc d’oublier leur voiture privée et d’opter pour une alternative. »

    « Cette popularité grandissante est renforcée par l’industrie automobile, qui commence à s’intéresser au concept. BMW et Daimler ont collaboré pour lancer ShareNow, qui compte aujourd’hui plus de trois millions de membres. L’autopartage repose donc sur une énorme machine à sous, qui permet d’améliorer les infrastructures et les technologies. Ceci explique également son succès croissant. »

    Le budget mobilité est récemment entré en vigueur. Pensez-vous que cette mesure renforcera la popularité de l’autopartage ?

    « Le choix de solutions de transport alternatives, comme l’autopartage, constitue l’un des piliers du budget mobilité. Le fait que ce choix ne soit pas imposé représente un pas dans la bonne direction. »

    « Dans le cadre du budget mobilité, certaines personnes opteront pour l’autopartage, mais elles ne représenteront qu’une minorité. Pour commencer, les employés peuvent choisir d’adhérer ou non au budget mobilité. En outre, ils peuvent choisir eux-mêmes ce à quoi ils consacrent leur budget. Enfin, les personnes qui ne disposent pas d’une voiture de société ne peuvent pas recourir au budget mobilité. Ce n’est que lorsqu’une mesure similaire au budget mobilité sera ouverte à tout le monde qu’elle aura de l’effet sur les solutions de mobilité durable, comme l’autopartage. »

    De la possession à l’utilisation

    Les voitures électriques entrent peu à peu dans le circuit automobile. Vont-elles changer l’avenir de l’autopartage ?

    « Au sein du réseau Vlaams Netwerk Autodelen, nous sommes en faveur d’un autopartage zéro émission. Nous savons toutefois bien que le défi est double : l’autopartage et la conduite électrique représentent deux nouveautés que la plupart des utilisateurs doivent apprendre à adopter. »

    « Le manque d’infrastructure de recharge constitue l’un des principaux défis des fournisseurs d’autopartage électrique. Tant qu’il n’y aura pas assez de bornes de recharge en Belgique, les acteurs – petits et grands – seront peu enclins à lancer des voitures électriques à partager. Aujourd’hui, nous devons avant tout miser sur un changement de mentalité, afin de passer de la possession à l’utilisation, par exemple via des promotions et des mesures d’incitation qui motiveront les conducteurs à utiliser des voitures partagées. Le fait de réserver davantage de places de stationnement en ville pourrait aussi renforcer la conscientisation. »

    « À court terme, nous devons investir dans les infrastructures nécessaires pour l’autopartage électrique et dans la sensibilisation à la conduite électrique. Nous devons expliquer aux conducteurs que les voitures électriques roulent tout aussi bien, ne font pas de bruit et que leur crainte quant à leur autonomie limitée est souvent injustifiée. Un conducteur moyen parcourt moins de 50 kilomètres, soit une distance largement couverte par l’autonomie des véhicules électriques. »

    Comment les sociétés de leasing et les services de location comme Athlon peuvent-ils répondre à la popularité grandissante de l’autopartage ?

    « Avec des initiatives comme Car2Use et FlexDrive, Athlon fait déjà un pas dans la bonne direction. De nombreuses expériences sont menées dans le monde afin d’intégrer les voitures partagées B2B dans la politique des entreprises en matière de voiture de société. En Belgique, nous avons une forte culture de la voiture de société, mais à l’avenir, nous devons aussi envisager des alternatives capables de compléter ou de remplacer ces voitures de leasing. En permettant aux entreprises de partager des voitures via un autopartage B2B, Athlon est déjà sur la bonne voie et prend de l’avance sur les autres sociétés de leasing. »

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