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Le réseau électrique belge est-il prêt à alimenter autant de véhicules électriques?

On prévoit que d'ici 2030, le réseau routier belge comptera entre 1,5 et 2 millions de véhicules électriques. La question que beaucoup se posent est de savoir si notre réseau électrique pourra faire face à la demande. “J'en suis convaincu, à condition d'instaurer les mesures nécessaires”, certifie Jochen De Smet, président de EV Belgium.

    Certains diront que le chiffre est exorbitant, mais toutes les prévisions basées sur les chiffres du SPF Economie et de la Febiac vont dans le même sens. D'ici la fin de la décennie, plus d'un quart du parc automobile tournera à l'électricité. Les EV ont le vent en poupe et du fait de l'obligation pour les entreprises d'évoluer vers un parc automobile 'zéro émission', la transition ne va faire que s'accélérer à partir de 2026.
    “Par ailleurs, les nombreux véhicules électriques vendus aujourd'hui se retrouveront d'ici quelques années sur le marché de l'occasion. Ajoutez à cela l'avènement de modèles meilleur marché enfin accessibles aux clients privés, et vous comprendrez pourquoi, chez EV Belgium, nous évaluons le futur parc automobile électrique à minimum 1,5 millions de véhicules d'ici 2030”, explique Jochen De Smet.

    Eviter les pics de consommation en les étalant dans le temps

    La question est de savoir si nous serons en mesure de recharger tous ces véhicules électriques ? Jochen se veut rassurant: “Du côté de la production, il n'y a pas de souci à se faire. Nous observons en effet une légère diminution au niveau de la consommation énergétique des entreprises. Et même si le nombre de pompes à chaleur augmente au niveau domestique et que les véhicules électriques se multiplient sur nos routes, nous ne devrions (en principe) pas avoir à augmenter la capacité de production.”
    “Le défi se situe plutôt du côté de la consommation. Les ménages connaissent un pic de consommation entre 17 et 20 heures. Si nous voulons tous recharger la batterie de notre véhicule électrique à la même heure, le réseau risque de se retrouver en surcharge. Mais il y a des solutions. Il nous suffira d'une part de décaler le pic de consommation traditionnel de 17 heures à après 20 heures, car la nuit, la capacité est amplement suffisante. D'autre part, nous devrons nous habituer à recharger davantage nos véhicules électriques en journée et à domicile avec l'électricité solaire locale.”
    Faudra-t-il planifier et programmer tout cela soi-même? “Non, heureusement pas. Tout sera commandé automatiquement, afin de permettre de toujours recharger la batterie de sa voiture au meilleur moment. A terme, il sera même possible de consacrer l'électricité stockée dans la batterie de son véhicule électrique à vos appareils domestiques, de façon à ne pas devoir prélever d'électricité sur le réseau.”

    Les véhicules électriques sont une nécessité

    Energie durable et véhicules électriques vont de pair. A certains moments, il y aura une surproduction d'énergie solaire et éolienne. Cette surproduction ne peut être stockée… à moins de connecter les batteries de tous ces véhicules électriques au réseau et de les utiliser comme des accumulateurs. Pour pallier l'intermittence des énergies renouvelables, les véhicules électriques pourront alors restituer au réseau une partie de cette énergie accumulée. C'est ce qu'on appelle le principe V2G (vehicle-to-grid).
    Pourquoi connecter la batterie de son véhicule électrique au réseau ? “C'est simple. L'électricité que vous prélevez lorsque la production est maximale devrait être moins chère. Si vous la restituez (partiellement) lorsque le réseau en a besoin, elle pourrait vous être rachetée à un prix supérieur. Autre possibilité: vous chargez la batterie avec l’énergie solaire produite par vos panneaux photovoltaïques pendant la journée et vous la vendez par la suite au réseau. Et pas besoin de craindre une dégradation prématurée de la batterie. Sur la base des études menant sur la durée de vie d’une batterie, le principe V2G ne devrait pas y avoir un gros impact”, conclut Jochen De Smet.

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