Quelle est la clé du succès de la politique de mobilité durable de Materialise ?

    jeudi 29 novembre 2018

    Les collaborateurs de Materialise, le spécialiste louvaniste de l’impression 3D et des solutions logicielles, peuvent depuis peu opter pour une voiture de société électrique. « Nous élargissons ainsi notre politique de mobilité flexible et respectueuse de l’environnement », nous explique Linda Aarts, Compensation & Benefits Manager.

    Dans leur tentative de trouver une solution au problème de la mobilité en Flandre, les autorités ont adopté l’année dernière diverses mesures, comme le cash for car et le budget mobilité. Rien de neuf pour Materialise : le pionnier louvaniste applique en effet depuis des lustres une politique de mobilité flexible, dans le droit fil de sa mission d’entreprise. « Nous nous focalisons sur des produits censés améliorer la santé de notre planète, et nous étendons cette philosophie à toutes les facettes de notre entreprise », résume Linda Aarts.

    Flexibilité

    26 pour cent du personnel de Materialise a droit à une voiture de société, mais sans aucune obligation de faire ce choix. « Chez nous, la voiture n’est qu’une option », explique Linda Aarts, « car une voiture de société nuit davantage à l’environnement qu’une voiture particulière. » Les études prouvent que les détenteurs d’une voiture de société parcourent chaque semaine jusqu’à 114 kilomètres en plus qu’un autre usager.

    Comme la voiture de société ne représente pas pour tous la solution absolue, Materialise n’hésite pas à miser sur les alternatives et la flexibilité. Un collaborateur qui n’opte pas pour une voiture de société voit ainsi son salaire brut augmenter. « Cela fait des années que nous procédons de la sorte », explique Linda Aarts. Les employés peuvent également choisir une voiture moins chère, en complément d’un salaire brut revu à la hausse.

    Valeurs CO2

    Afin de calculer le budget alloué à une voiture de société, Materialise tient compte du budget de Total Cost of Ownership (TCO). À cet égard, l’impact des émissions de CO2 du véhicule est énorme : moins la voiture produit d’émissions de CO2, plus le budget restant pour d’autres options est élevé. De plus, des limites d’émissions s’appliquent par véhicule et par modèle. Les collaborateurs de Materialise en sont informés à l’occasion d’une séance d’information individuelle.

    Si l’employé opte pour une voiture électrique – ce qui est possible depuis septembre –, la majorité du budget reste bien entendu disponible. Linda Aarts : « Nous sommes conscients que la situation de nos collaborateurs ne permet pas toujours d’opter pour un véhicule électrique. Les modèles sont encore trop limités et quand on vit en appartement, sans garage, ce n’est pas toujours évident de recharger son véhicule. C’est pourquoi ce n’est à ce stade qu’une option. »

    Bornes de recharge

    Materialise a installé, en août, huit bornes de recharge à l’entrée de son bureau de Louvain, afin de permettre à ses collaborateurs de recharger facilement leur voiture de société électrique. Les employés qui possèdent un véhicule particulier électrique ou hybride peuvent également en profiter. « Depuis lors, trois employés ont franchi le pas de la voiture de société électrique. Cela reste peu, mais nous nous attendons à ce qu’ils soient plus nombreux à faire ce choix dès que leur contrat de leasing actuel arrivera à échéance », ajoute Linda Aarts.

    Les véhicules hybrides ne sont pas autorisés dans le parc automobile de Materialise. Linda Aarts : « Actuellement, l’autonomie électrique des hybrides est encore trop faible, ce qui, dans la pratique, oblige les conducteurs à recourir davantage au carburant fossile et à produire ainsi beaucoup plus d’émissions de CO2. » Les constructeurs comptent commercialiser en 2020 des hybrides offrant une autonomie électrique de 200 kilomètres. « Ces véhicules deviendront alors évidemment plus intéressants. »

    Leasing vélo

    Pour ceux et celles qui n’ont pas droit à une voiture de société ou qui n’en font pas le choix, Materialise ne manque pas d’autres options. Les déplacements en train sont entièrement remboursés et l’entreprise a aménagé, dans son bâtiment, un grand espace fermé pour y garer en toute sécurité les vélos. Plusieurs douches et casiers ont également été installés au bureau.

    Linda Aarts : « Nous encourageons le vélo pour tous, y compris pour les détenteurs d’une voiture de société. » Les employés qui viennent de plus loin peuvent opter pour le leasing d’un vélo électrique, même lorsqu’ils disposent déjà d’une voiture de société. Mais à la condition qu’ils effectuent à vélo au moins 40 pour cent de leurs trajets domicile-travail annuels. De surcroît, tous les employés ont droit à une indemnité vélo, pour autant que la voiture de société ne soit effectivement pas utilisée. « Par cette liberté de choix, nous voulons privilégier les déplacements durables », poursuit Linda Aarts.

    Actions de sensibilisation

    La politique de mobilité durable de Materialise ne doit pas son succès qu’à sa seule flexibilité. La fluidité de sa communication interne y est également pour beaucoup. Des newsletters bimensuelles, des séances d’information et des panneaux d’information numériques informent les collaborateurs de cette politique de mobilité durable. « Pour tester la formule de leasing vélo, nos employés ont pu faire un essai en e-bike pendant leur pause de midi », explique Linda Aarts.

    De plus, Materialise profite de la Semaine annuelle de la Mobilité pour organiser une petite compétition avec une entreprise voisine : pour l’emporter, il faut accumuler le plus grand nombre possible de kilomètres « verts ». L’équipe perdante doit alors verser 500 euros à la bonne cause choisie par l’équipe gagnante. « Pendant cette semaine, nos collaborateurs peuvent remporter des prix sous la forme de billets week-end de la SNCB, de bons pour des réparations de vélo ou d’une semaine en voiture électrique », se réjouit Linda Aarts.

    Cela fait déjà deux ans que Materialise mise sur ces actions de sensibilisation et les résultats sont prometteurs. Linda Aarts : « Le nombre d’employés qui viennent à vélo, est passé de 35 à 41 pour cent ces deux dernières années. » Parmi son personnel, Materialise compte ainsi plus de cyclistes que la majorité des entreprises de la région.

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