Une décision historique après de longues discussions et un tournant inattendu
En juillet 2021, le projet d’interdire la vente de véhicules thermiques pour réduire de moitié les émissions de gaz à effet de serre de l’UE est proposé et donc négocié par les différentes nations.
Le 27 octobre 2022, l’Union Européenne entérine l’acte visant à interdire la vente de véhicules neufs à moteur thermique pour 2035.
Le 14 février 2023, le Parlement européen approuvait le projet dans ce qui devait être le vote final pour ce projet de réglementation.
Mais le 07 mars 2023, retournement de situation : l’Allemagne bloque finalement la règlementation en votant contre lors du conseil de l’UE, afin d’ouvrir la voie à de possibles discussions autour des carburants de synthèse. Le vote est reporté à une date indéterminée.
Le vote aura finalement lieu 21 jours plus tard, le 28 mars 2023, avec la levée du véto allemand et l’introduction dans le texte d’une ouverture en faveur des carburants de synthèse neutres en CO2.
Preuve de la complexité du sujet et de la difficulté d’y faire adhérer tout le monde, il aura donc fallu trois ans et une tournure rarement vue au sein de l’UE pour que la proposition soit finalement adoptée.
Le défi de l’électrification
L’automobile reste aujourd’hui le principal mode de déplacement des européens, et représente 15%[1] des émissions totales de CO2. Les thématiques environnementales se sont donc retrouvées au cœur des préoccupations de mobilité. En termes de lutte contre le changement climatique, l’enjeu des transports, et donc du secteur automobile, est crucial. Cet accord historique vient s’inscrire dans cette dynamique.
Un tel changement ne peut s’opérer (ni même se décider) du jour au lendemain. C’est pourquoi cette électrification se fera par étapes. Trois dates sont d’ores-et-déjà à inscrire dans les calendriers : 2026, 2030, 2035.
- 2026 : l’accord comporte une clause de réexamen afin que la commission européenne puisse réévaluer en profondeur les changements réalisés, et pourra statuer sur le maintien, ou non, des voitures hybrides rechargeables dans les véhicules autorisés à la vente.
- 2030 : définis dans les objectifs du « Fit for 55 », l’industrie automobile doit avoir fait baisser ses émissions de CO2 de 55% pour les voitures neuves, et de moitié pour les camionnettes.
- 2035 : une baisse de 100% des émissions pour les véhicules neufs et la fin de la vente des véhicules thermiques.
D’autres mesures clés doivent également être mises en place, comme un fonds de transition pour les salariés du secteur, ou encore une meilleure électrification des territoires, avec notamment l’installation de bornes de recharges. La Commission préconise ainsi l’installation de bornes de recharges tous les 60km pour tous les pays membres, d’ici 2026 : en juin 2022, dernier chiffre publié par l’Avere, la France comptait une borne tous les 80 km. En avril 2023, nous comptons plus de 95 000 bornes en France.
En 2022, environ 14%[2] des voitures neuves immatriculées en Europe étaient électriques. Plus d’un million de véhicules électriques ont été vendus en 2022, soit une augmentation de 25.7% par rapport à 2021.
Enjeux et solutions pour les flottes automobiles
Si 2035 acte la fin de la vente des véhicules thermiques, il ne sera pour autant pas interdit de circuler au volant de l’un d’entre eux. Amenés à disparaître, les véhicules thermiques resteront toutefois en circulation encore quelques années. Particuliers et professionnels n’auront pas l’obligation de se procurer immédiatement un nouveau mode de déplacement. Il est néanmoins bon de rappeler que leurs déplacements seront limités par le déploiement de nouvelles mesures réglementaires comme les ZFE[3] par exemple. Les véhicules thermiques d’occasion seront, eux, enfin, toujours autorisés à la vente. L’automobile est donc bien à l’aube du tout électrique, oui, mais l’heure de la fin des véhicules thermiques n’a pas encore sonné.
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[1] https://www.lemonde.fr/economie/article/2022/10/27/l-union-europeenne-trouve-un-accord-sur-la-fin-des-moteurs-thermiques-en-2035_6147631_3234.html
[2] Selon les données publiées par l’ACEA (European Automobile Manufacturers' Association)
[3] Zone à Faibles Emissions
Nous vous en parlions au début de cet été 2024 : la loi CAFE, en vigueur depuis 2020, risque de causer des dommages importants au secteur automobile, qui connaît déjà des jours difficiles, du fait du passage du seuil toléré de 95g de CO2/km à 81g. Une diminution attendue conséquente, qui se heurte à une réalité dure à anticiper lors de l’adoption de cette règlementation : une demande pour les véhicules électriques qui n’augmente pas à la vitesse espérée. Faisons le point.