Batteries électriques : la course à l’électrique doit se jouer en Europe

    Encore trop dépendante des puissances extérieures, l’Europe cherche désormais à se faire une place sur le marché mondial de l’électrique. Un constat mis en lumière par un ensemble d’économistes, d’experts des relations internationales et de constructeurs automobiles qui appellent de vive voix à la mise en place d’un pôle européen de production de batteries électriques. L’annonce il y a quelques semaines d’un partenariat entre Umicore et ACC (Automative Cells Company) s’inscrit d’ailleurs dans cette volonté de bâtir un poids lourd de la batterie en Europe.

    Vers le tout électrique ?

     

    Au cœur des débats sociétaux et politiques, la transition énergétique, notamment du secteur automobile, fait partie des enjeux prioritaires pour faire face au changement climatique, dont l’urgence a été rappelée par les derniers rapports du GIEC. Les véhicules électriques et hybrides rechargeables représentent déjà 21.4%[1] des ventes en France. Pour l’année 2021, ce sont 316 000 véhicules qui ont été mis en circulation.

    Si les usagers sont de plus en plus soucieux de leur empreinte carbone, l’évolution de la législation est également pour beaucoup dans cette accélération de l’électrification du marché automobile. De nouvelles réglementations accompagnent les objectifs de transition énergétique et orientent les entreprises, les usagers et les constructeurs, à se tourner vers des motorisations électriques ou hybrides.

    Dans ces conditions, bien que les véhicules diesel et à essence constituent encore une part importante des ventes, la part des véhicules électriques ne cesse d’augmenter, posant ainsi la question de la dépendance européenne aux puissances étrangères quant à la fabrication des batteries électriques.

    Une mondialisation fragmentée : le défi de l’hyper-dépendance

    Devenue un acteur incontournable du secteur automobile, l’Asie produit près de 80% des batteries électriques dans le monde, dont 60% rien qu’en Chine, une part qui ne cesse de croitre avec la hausse de la demande. Avec son programme « Made in China 2025 », le pays a réussi à s’imposer dans le domaine manufacturier et à parfaire son monopole technologique, notamment dans le domaine de la voiture électrique. La France et l’Europe sont alors rapidement devenus dépendants des pays qui ont compris, très tôt, les enjeux de l’électrification comme le Japon ou la Corée du Sud.

    Autre problématique : les batteries sont fabriquées avec des métaux rares précieux. Or, les zones de production sont actuellement concentrées dans quelques régions du monde dont la Chine qui abrite à ce jour les deux tiers des capacités de production de batteries de la planète et la majorité des usines de raffinage ou d’extraction.

    Enjeu majeur de la transition énergétique, confier la neutralité carbone de l’Europe à une puissance extérieure semble un pari risqué. C’est d’autant plus le cas en cette période de crise des matières premières et d’approvisionnement. Dans le contexte actuel, il semble nécessaire soit de mettre l'Europe au centre du processus d'électrification, soit de mettre la stratégie d'électrification au centre des préoccupations européennes.  

    Vers un nouveau leadership européen ?

    Alors que l’Union Européenne ne produit actuellement que 1% des batteries lithium-ion[2] dans le monde certaines initiatives sont lancées afin de réduire notre dépendance. A cet égard, l’initiative lancée en 2017 [3] par l’UE et visant à créer un « airbus des batteries », a marqué la première étape de cette stratégie d’indépendance technologique et économique.

    Fondé en 2020 et combinant à ce jour l'expertise de Stellantis, TotalEnergies et Mercedes-Benz, ACC a par exemple pour objectif de devenir leader européen du marché des cellules et modules de batteries automobiles. La co-entreprise prévoit ainsi la construction de « gigafactories » en Europe, avec pour objectif d’équiper 2.5 millions de véhicules par an dès 2030. La constitution de ce nouveau pôle européen est essentielle dans le processus de transition énergétique enclenché, et doit permettre de soutenir l’ensemble du secteur automobile du continent. 

    L’avenir de l’indépendance énergétique européenne se joue donc dès maintenant. Certains pays ont déjà pris de l’avance mais l’UE entend bien rattraper son retard et réfléchit déjà à d’autres sources d’énergie. Avec leur haut potentiel énergétique, et leur faible taux d’émission de GES, les véhicules à combustion hydrogène pourraient être une solution alternative satisfaisante pour l’Europe et son indépendance énergétique.

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    [1] En mars 2022

    [2] Batterie qui utilise le lithium sous une forme ionique.

    [3] European Battery Alliance

    Quel impact a eu l’instauration du score environnemental sur les véhicules immatriculés en France ?

    Vous le savez certainement : depuis le décret paru en fin d’année 2023, les voitures particulières et utilitaires électriques pouvant bénéficier du bonus écologique doivent atteindre un score environnemental d’au minimum 60 points sur 80. Nous vous expliquions ce calcul dans cet article. Malheureusement, depuis début 2024, les entreprises ne sont plus éligibles au bonus écologique.

     

     

    Il n’en demeure pas moins que les effets du score environnemental sur les immatriculations en France peuvent être intéressants à connaître pour vous. La créativité du législateur en matière de fiscalité étant bien connue, il y a fort à parier que les règles d’aujourd’hui ne seront pas celles de demain. Un retour du bonus est-il envisageable (comme on peut le voir chez nos voisins) ou d’autres dispositions fiscales viendront-elles accompagner les entreprises dans leur verdissement à l’avenir ? Rien n’est certain, mais cela vaut le coup de s’attarder sur le sujet…

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