Pourquoi cette exonération prend-elle fin ?
En place depuis 2017, cette exonération totale ou partielle de la taxe régionale sur le certificat d’immatriculation qu’on appelle plus communément carte grise, prévue pour favoriser une mobilité plus verte, va donc, comme un certain nombre d’aides publiques, finalement disparaître. Ce coût, de l’ordre d’environ 50 € en moyenne par cheval fiscal, s’il ne représente pas un tarif excessif, augmente néanmoins la facture d’un véhicule d’une centaine d’euros en fonction de la région d’immatriculation. Et contrairement à ce que l’on pourrait penser, ce n’est pas l’Etat qui en fixe les tarifs, mais les régions qui les déterminent lors du vote de leur budget de fonctionnement : vous retrouverez à la fin de cet article les tarifs par région. L’exonération représentait donc, et de plus en plus au fur et à mesure que les véhicules électriques prennent des parts de marché, un « manque à gagner » difficile à assumer pour des territoires soumis à de nombreuses contraintes budgétaires et aux exhortations à l’économie, générales dans tout le pays.
Quelles sont les conséquences sur certains modèles ?
Pour un véhicule comme la nouvelle Renault R5 E-tech (plus grand nombre d’immatriculations en France en mars 2025) et ses 5 chevaux fiscaux, le surcoût varie de 215 € (en Corse par exemple), jusqu’à 300 € (dans les régions où le cheval fiscal coûte 60 €). Pour une Tesla Model Y, par contre, l’addition devient plus lourde : avec 15 chevaux fiscaux, elle varie de 645 € à 750 €. Des répercussions financières qui peuvent donc être non-négligeables, et qui viendront s’ajouter au malus au poids dès l’année prochaine (malgré l’abattement de 600 kilos prévu), sauf dans le cas des véhicules à faible empreinte carbone (les véhicules éco-scorés, donc, dont la liste des modèles régulièrement mis à jour est toujours à retrouver ici).
Une nouvelle suppression révélatrice
Cette nouvelle suppression d’un avantage jusqu’ici réservé aux véhicules électriques démontre la volonté du gouvernement, après cinq ans à pousser cette motorisation, de cesser de subventionner le verdissement du parc automobile français. S’il est somme toute assez logique de considérer qu’il n’est pas viable d’envisager la transition à coup de subventions permanentes, le timing pose cependant question. En mars 2025, les immatriculations de ces voitures ont chuté en France de 12,6% (sur l’ensemble des immatriculations) par rapport à mars 2024 : s’il s’agit déjà d’une conséquence des suppressions successives des aides précédemment évoquées, poursuivre dans cette logique est-il la meilleure solution pour atteindre les parts de marché souhaités ?
Il paraît raisonnable de s’interroger sur l’articulation à trouver entre la volonté gouvernementale de ne plus financer une transition pourtant voulue, mais qui progresse à un rythme moins soutenu que prévu, et le besoin de ne pas pénaliser une industrie qui traverse des difficultés et qui a énormément investi dans ces nouvelles technologies. Cette nouvelle suppression, bien que moins coûteuses que les précédentes, envoie un signal confus constituant un frein potentiel supplémentaire à l’adoption des véhicules électriques, déjà soumise à de nombreux défis.
Quels sont les tarifs par région ?
Retrouvez ci-dessous la carte des tarifs par cheval fiscal.

Les points à retenir :
- Les régions ont décidé d’appliquer le même tarif par cheval fiscal aux véhicules électriques qu’aux véhicules thermiques.
- Ce surcoût pour les véhicules peut atteindre 300 € pour le véhicule le plus immatriculé en France en mars 2025.
- Un signal fort envoyé par le gouvernement, dont on peut néanmoins interroger sur la direction.