Le parc électrique français ne pourra pas soutenir l’essor des véhicules électriques
Faux
État des lieux
Le développement du parc automobile vers des véhicules 100% électriques s’organise et s’accélère. Les ventes augmentent, les bornes de recharge s’implantent sur tout le territoire, les modèles électriques se diversifient… Toutes les publications de l’AVERE (https://www.avere-france.org/publications/?publication-type%5B%5D=barometres-immatriculations) (Association nationale pour le développement de la mobilité électrique) montrent cette croissance ininterrompue depuis les débuts de l’électrique, et l’essor fulgurant de ces dernières années. Il convient également de noter que le rythme d’ouverture de nouveaux points de recharge s’accélère chaque année. Ainsi entre 2021 et 2023, l’AVERE prévoit que le nombre de points de recharge ouverts au public soit presque doublé !
Scénarios prévisionnels
Plusieurs scénarios ont été modélisés afin d’anticiper les besoins en électricité et les adaptations éventuelles à mettre en place. Pour cela, il faut tenir compte du nombre de véhicules qui devraient être à la route, estimer la consommation annuelle des véhicules électriques ainsi que les habitudes de recharge des conducteurs.
Alors que RTE (Réseau de transport d’électricité) envisage un scénario prévoyant jusqu’à 15 600 000 de véhicules électriques en 2035, la plateforme de la filière automobile (PFA) table sur un peu plus de 9 millions.
Quoi qu’il en soit, selon les experts, cette augmentation du nombre de véhicules électriques ne devrait pas trop impacter le réseau électrique français. Pour 2035, RTE estime la consommation électrique liée à la recharge des véhicules électriques à 10% de la consommation électrique totale en France (dans le scénario le plus probable), soit moins que l’augmentation de la consommation française entre 2000 et 2010.
Il convient de noter qu’en parallèle de cette augmentation, de nombreux secteurs d’activité devraient quant à eux réduire leur consommation électrique : en effet, les organisations patronales et syndicales, ainsi que de nombreuses fédérations professionnelles ont proposé des actions concrètes pour suivre le plan de sobriété énergétique (proposé par le gouvernement le 6 octobre 2022.
De plus, comme cette transition s’accompagne d’une réflexion plus globale sur nos habitudes de consommation, nos comportements au volant et sur la préservation des ressources, les constructeurs développent également des solutions intelligentes pour maîtriser la consommation électrique des véhicules. On pense par exemple au pilotage des recharges et de l’utilisation de la technologie V2G (qui permet de transférer l’énergie stockée dans la batterie d’un véhicule électrique vers le réseau électrique, transformant le véhicule électrique en « fournisseur » d’électricité).
Ainsi, l’essor des véhicules électriques représente aussi une belle opportunité car c’est un bon moyen de stocker l’énergie ! Cela pourra être un véritable avantage notamment en hiver : en rechargeant la batterie d’un véhicule électrique pendant les heures creuses puis en utilisant cette énergie stockée plus tard. C’est un levier de flexibilité supplémentaire.
Bilan
La question de la soutenabilité des parcs électriques est un enjeu essentiel pour la réussite du verdissement de nos véhicules. C’est pourquoi plusieurs organismes travaillent sur les différents scénarios possibles et surveillent l’évolution du marché.
D’après les études disponibles à ce jour, bien que la part des véhicules électriques va vraisemblablement exploser, le réseau électrique français serait capable d’absorber ces nouveaux besoins.